Aujourd’hui, grâce à l’apport des neurosciences nous savons que l’enfant ressent dès son plus jeune âge l’état émotionnel de son entourage.
De nombreuses études et articles spécialisés dans les neurosciences affectives démontrent que les violences éducatives répétées, blessent émotionnellement l’enfant. Pire encore, la maltraitance émotionnelle se graverait au sein même de son cerveau pouvant entrainer de lourdes séquelles tant sur le plan comportemental que psychique (régulation des émotions, confiance en soi, sociabilité, empathie…). Un cerveau particulièrement vulnérable durant les premières années de vie, où l’enfant est complètement dépendant de son entourage.
L’importance des relations et des expériences de vie que va construire l’enfant avec ses référents est donc primordiale. Dans cette période si sensible où son immaturité psychique entraine souvent chez lui un sentiment d’impuissance et de détresse, l’enfant a besoin d’être entendu, sécurisé, valorisé, rassuré, et bien entendu aimé.
Lorsque l’on ne répond pas à ses besoins, la peur et la souffrance s’installent en lui. Il peut alors adopter un comportement particulier en réponse à cette insécurité (comme des cris, des larmes, une hyperactivité, une agressivité). Trop souvent, la réponse de l’adulte va être de gronder l’enfant, de le délaisser, de le stigmatiser, de le punir, le rabaisser ou encore de lui porter atteinte physiquement. C’est ce que l’on appelle la maltraitance émotionnelle ou encore les violences éducatives ordinaires (VEO).
Le concept de la VEO, on le doit à Catherine Gueguen qui la définit comme « une violence qui fait partie intégrante de l’éducation à la maison et/ou à l’école. Une violence qualifiée d’ordinaire car souvent quotidienne, considérée comme banale, normale, tolérée ou même encouragée par la communauté ».
Effectivement, qui n’a jamais entendu « une fessée, ça n’a jamais tué personne ! ou encore « vas-y, pleure, tu pisseras moins », « mais qu’est-ce que j’ai fait pour avoir un enfant pareil, ce que tu peux être bête ! » …. Ces petites phrases assassines sont caractéristiques des VEO. Nous les avons certainement subies enfants et il nous arrive parfois d’y avoir recours lorsque nous sommes fatigués, à bout, lorsque nous n'arrivons plus à faire face devant un comportement qui nous dérange, lorsque l’enfant nous pousse dans nos retranchements. Mais il est important de comprendre qu’un enfant qu’on maltraite émotionnellement est un enfant cassé qui ne fait que subir la toute-puissance de l’adulte.
Afin de vous éclairer davantage, voici les attitudes qu’il nous faudrait éviter pour créer une relation bienveillante et sécurisante avec l’enfant.
1- Les punitions : punir un enfant qui fait trop de bruit, qui vient de se salir, de casser son verre ou encore de prendre le jouet de son camarade.
2- Les paroles blessantes et humiliantes : vous savez ces petites phrases comme : « t’es méchant, t’es nul, quel incapable, si tu continues comme ça je me demande ce que tu vas faire de ta vie, personne ne voudra jamais se marier avec toi, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi empoté, t’es vilaine, t’es grosse, j’en ai marre de toi, … »
3- Nier les émotions de l’enfant : « Mais non, ce n’est rien, tu n’as pas à avoir peur c’est ridicule ! je t’interdis de crier et de t’énerver, arrête de chouiner pour un rien… »
4- Lui en demander trop : Effectivement il est important de se mettre au niveau de l’enfant et de prendre conscience des capacités propres à son âge.
5- Les châtiments corporels : les fessées, les gifles, secouer l’enfant, le tirer par les cheveux ou les oreilles, le mettre sous la douche froide (dans le but de le calmer)
Pour autant, répondre avec bienveillance aux besoins de l’enfant ne signifie pas tout permettre, un enfant a besoin de limites, de cadre, cela le rassure et le structure. Mais pour poser ce cadre nul besoin de crier, de punir, de sévir ou encore moins de taper.
La communication non violente ou encore l’éducation positive proposent aujourd’hui d’autres stratégies, d’autres attitudes à adopter pour accompagner l’enfant avec plus de bienveillance. Un nouveau regard sur la façon d’élever nos enfants.
Plutôt que de soumettre l’enfant par la peur, elle nous invite plutôt à reconnaitre ses besoins avec empathie sans pour autant accéder à sa requête si elle est n’est pas légitime ou qu’elle représente un danger. Apprendre à accompagner l’enfant dans les tempêtes émotionnelles qu’il peut traverser : ses frustrations, ses colères, ses peurs…
Lui donner les outils nécessaires pour apprendre progressivement à vivre avec ses émotions et non plus les subir. Valoriser ses compétences plutôt que de pointer ses faiblesses. L’encourager et l’accompagner dans sa quête de liberté et d’autonomie en lui créant un espace adapté et sécurisé. Lui apprendre les règles de vie en communauté pour renforcer sa socialisation, savoir lui donner un cadre sécurisant et parfois agir avec fermeté en lui expliquant ce qui serait plus approprié dans telle ou telle situation. Mais aussi lui apprendre le respect ; le respect d’autrui mais également de lui-même et de la planète…
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